10.48734/AKOFENA-S6V1.LIVRE.2021
Akofena
Université Félix Houphouët-Boigny
Spécial n°6, Vol.1
L3DL-CI, Université Félix Houphouët-Boigny
2021
ScholarlyArticle
FOS: Languages and literature
Akofena
Université Félix Houphouët-Boigny
2021
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Akofena, spécial n°6, volume 1 a réuni des productions scientifiques aussi riches que variées. Le principaux auteurs ont questionné les sujets d’actualité de leur domaine de spécialité suivant le thème central. Ainsi, sous l’axe de recherche linguistique africaine, l’article de Dieu-Donné ZAGRE met un accent particulier sur la caractérisation des prédicats du mooré à partir des procès qu’ils expriment. Cette caractérisation permet de regrouper ces prédicats en deux types : les prédicats dont la forme schématique explicite un procès compact que nous appelons prédicats compacts et ceux dont la forme schématique explicite un procès discret qu’il nomme prédicats discrets. Si Gnamian Marius-Joël KAMENAN s’intéresse de près à la traduction terminologique de Microsoft 2010 en baoulé, les contributions de Konan Fortuna Arnaud N’GORAN et Kouassi Cyrille LOUA sont orientées sur la grammaire générative de Chomsky, notamment le Programme minimaliste.
Dans le second axe de recherche, la majorité des contributions ont porté sur la sociolinguistique : Adeline SIMO-SOUOP, Mokhtar BOUGHANEM & Hassiba BENALDI, Mujibat Omotokese OPEYEMI, Victor ESSONO ELLA. Outre ce sous-axe, Tamia Elisabeth ADOU dont l’article est à visée psycholinguistique essaye de répondre aux préoccupations suivantes : comment l’enfant Abidjanais acquiert et développe son langage ? Peut-on affirmer que l’environnement joue un rôle sur le développement du langage ? En effet, selon la concernée, l’apparition des premiers mots chez l’enfant intervient généralement à l’âge de 1 an et marque l’acquisition du langage. Cependant, des différences au niveau langagier apparaissent plusieurs mois après, lesquelles différences s’expliquent par l’environnement immédiat de l’enfant.
Dans les sections littératures africaine, occidentale, orientale et malgache, quatre (04) contributeurs Adelaïde Keudem DONGMO, Dennis COFFIE & Mawuloe Koffi KODAH, Gohi Jonas TA BI, et Kodzo Kuma AHONDO nous conduisent dans l’univers des œuvres romanesques d’Adelaide Fassinou La sainte ni touche, de Ken Bugul Rue Félix-Faure, de Souleymane Koly Canicule et de Nathaniel Hawthorne The minister’s black veil. Bien que logés sous le même axe de recherche, Ibrahim OUHENNOU tente de révéler les logiques pour lesquelles il faudrait développer les horizons de lecture et l’esthétique dans la construction des textes et des ombres intertextuels. De son côté, Alphonse–Donald NZE-WAGHE se focalise sur l’impact du veuvage dans les sociétés africaines traditionnelles d’expression orale. Pour sa part, s’appuyant sur les romans Le fils de-la-femme-mâle (1993) de Bandaman Maurice, La traversée du guerrier (2004) de Diégou Bailly et Mémoire d’une tombe (2009) de Tiburce Koffi, Céline Omo KOFFI établit une corrélation entre la symbolique construite au niveau des noms et celle de la toponymie. Par ailleurs, à la lumière de l’analyse du discours de la guerre, de la sociocritique et des théories construites autour de l’identité et de ses déclinaisons, Didier Brou ANOH tente de montrer comment l’identité est représentée dans la littérature africaine francophone au prisme de son instabilité dans un monde de plus en plus incertain et marqué par des guerres civiles meurtrières. Pour terminer, l’article de Mbaye DIOP fait le diagnostic de l’autopsie du long processus de la lutte anticoloniale jusqu’à aujourd’hui. En effet, aux dires de ce dernier, les indépendances tant attendues en Afrique conduisent à une série de désolation, un anéantissement de l’Afrique, une peine perdue, d’où l’exil ou la mort de beaucoup d’Africains à cause de leur refus. Les vieilles pratiques que le colonisateur a laissées ont perduré. La lutte a donc été biaisée par des forces elles-mêmes devenues puissantes et dictatoriales représentant le Blanc.
L’avant dernière section s’est, de façon générale, intéressée aux faits de société. Ainsi selon Mahamadou Lamine OUÉDRAOGO, l’essor des mèches naturelles dans les grands centres urbains africains a des implications signifiantes au-delà de cette intentionnalité primaire qui est contribuer aux soins capillaires. C’est pourquoi il consacre sa plume à l’interrogation de cette mode par un investissement sémiotique en convoquant la sémiotique du corps et la sémiotique de l’empreinte. Autre fait marquant cet axe de recherche, nous avons l’article de Messou Ghislain BAN & Agnin Sylvain AFFRO. Alors que la crise socio-sanitaire liée à la covid-19 a engendré une psychose mondiale, l’on a pu constater que la plupart des opinions ou commentaires émis par les populations sont empreints d’humour. Pour ces chercheurs, l’humour peut être un moyen pour supporter, voire affronter les difficultés psychologiques dues à la période de crise. Contrairement aux précédents chercheurs, la production de Olivier Kadja EHILE vise à déterminer les signes qui présentent la désorientation de la jeunesse dans le cinéma. En effet, Il nous situe dans l’histoire des représentations sociales, la place de la jeunesse dans la société et cela par le biais du cinéma de fiction. Outre, ces chercheurs cités, nous avons Abdoulaye Badaye SIRIMA, Gourouma KAMBIRE & Augustin YAMEOGO, Kouadio Julien KOUASSI, Yesonguiedjo YEO, Simon Seta RASOLOFOMASY, et Papa Malamine Junior MANE. Selon le dernier chercheur, La floraison des SMS en milieux scolaire et universitaire suscite de nombreuses inquiétudes quant à la dégradation progressive du langage chez les élèves et étudiants de Dakar et sa banlieue. Face donc à cette situation, Papa Malamine Junior MANE tente de décrire la manifestation de l’écriture néographique du langage SMS et démontrer l’état des lieux du français dans les SMS chez ces élèves et étudiants. Dans la dernière section discours politique, analyse du discours et grammaire, si la contribution Daouda DIOUF est emprunte de la déconstruction syntaxique du français, style oral, création néologique et interférence linguistique à travers Le pleurer-rire d’Henri Lopès, la contribution de Donald VESSAH NGOU se propose de cerner les stratégies discursives de l’adjectif démonstratif ce, qui le font osciller entre une deixis textuelle, une deixis situationnelle et une deixis représentative. Pour sa part, Kouassi KPANGUI, à partir du principe de sous-catégorisation lexicale, voudrait aider les usagers de la langue française à saisir les nuances entre les verbes amener, emmener, apporter et envoyer pour un bon usage dans la pratique du français au quotidien. Pour sa part, Marcelin-Achilles ALIMA s’interroge sur l’impact pragmatique des jonctifs de concession et d’opposition dans la presse, et de sa visée argumentative. Par ailleurs, selon le postulat de base de Moustapha CISSE, l’écriture romanesque négro-africaine, des situations de diglossie et de pidgin sont produites faisant ainsi du roman une diversité des langages sociaux, une divergence de voix individuelles. Aux dires de celui-ci, l’on observe des phénomènes telles que des situations de diglossie et de pidgin caractérisant la textualité du roman africain : des formes modifiées du français et l’irruption des langues nationales dans le texte écrit en français ; comme si l’auteur, par rapport à son rôle social et dans une proximité relationnelle, veut communiquer au peuple africain cette sorte de langage populaire. C’est pourquoi pour parvenir à un niveau d’expression qui devra atteindre le public africain leur cible de prédilection, les romanciers négro-africains devront tenir compte à la fois des esthétiques et rhétoriques africaines et des ressources propres à la langue française. Les recherches conduites par Virginie OMPOUSSA & Olivia BINGANGA permettent de comprendre que la construction de l’identité sociale d’un enfant passe nécessairement par le langage. En effet, les mécanismes mis en place par les enfants pour s’approprier les langues des autres tout en maintenant les leurs pour se faire accepter est un exemple du vivre ensemble. Pour terminer, Yao Sylvain NZUÉ & Jean-Jacques GAYET analysent la Une de certains médias d’opinion proches de l’opposition et ceux qui dépendent du parti au pouvoir, pour percevoir la lecture faite de l’élection à laquelle certains candidats ont refusé d’y participer. C’est pourquoi se posent-ils la question fondamentale de savoir comment les médias d’opinion proches de l’opposition et ceux inféodés au pouvoir ont-ils construit la réalité sociale ? Notons que l’objectif poursuivi par NZUÉ & GAYET consiste à mettre en relief la perception sociale des journaux inféodés aux partis politiques à la veille de ces élections. En se basant sur le constructivisme, ils postulent que les articles presse rédigés en période électorale exposent une pure construction de la réalité sociale selon le camp auquel les journalistes appartiennent.